Ce qui manque

Citation

(h)éros ni(e) queue
ou
(h)éros nique

Allez, ris !
aurait quand même été plus facile à porter …

Best antidepressant on the market ? Tony Joe White

Citation

Tony Joe White – Taking the Midnight Train
Tony Joe White – Ain’t Going Down This Time
Tony Joe White – Undercover Agent for the Blues
Tony Joe White – Tunica Motel
Tony Joe White – Icecream Man
Tony Joe White – Steamy Windows
Ce mec devrait être financé par la sécu ! Sa musique est le meilleur antidépresseur* sur le marché.

* Ce qui ne veut pas dire que dans certains cas, la chimie ne peut pas être utile.

7 oct. 2013

I can’t set you free

Citation

mon coeur
I loved you so
my heart
do let him go

if you love somebody set them free *Sting, from the album The Dream of the Blue Turtles, 1985
beautiful words but
not just words
pieces of me
going away

mon coeur
I loved you so
my heart
do let him go

hands, don’t you dare dreaming
of caressing him again, hands,
all that’s left to your tenderness is
waving him good bye

if you love somebody set them free
beautiful words
misleading words
but words
rather than slashing pain

if you love somebody set them free
I can’t set you free
’cause I can’t hold onto you
you’ve hold my love and desire
but you are free

Patricia Kaas – I Wish You Love – album Piano Bar

I wish you bluebirds in the spring
to give your heart a song to sing
I wish you love
All kinds of love

I Wish You Love est l’adaptation anglaise par Albert A. Beach de Que reste-t-il de nos amours ?

Shout for life

Point de vue

La mer

Esplanade de la Défense, Paris, 2011. Header of this blog, from it’s creation until January 2013.

Two months before I took that picture, someone talked to me there, at that very place where I later took the picture.

That was June 21st, Fête de la musique.
A moment before he came to me, I’d heard him sing with a rock band.

Among thousands of individuals in a colony, penguins identify their partner by the sound of their singing.

I thought I had recognized him.

In his voice was a shout for life.
The very same kind of shout I had in my voice: a muzzled shout.
From that moment, I knew we could mutually free ourselves of that muzzling. So I thought the two of us had to be. Forever.

No matter how much I hated La Defense. I always felt it was a hugely unhuman place. Giant towers there feel so much like the gigantic constructions ancient totalitarian system built at human costs – from egyptian pyramids to stalinian palaces. Their inner asceptical athmosphere and their outer oppressing size are so symbolic of how financial capitalism is squeezing life as well as human subjectivity.

When I went back to that place, I liked it though. Not just because he lived nearby and had showed me those cats that seem to come out of nowhere, after all the stressed out penguins in business suit, finally get on their two hours trip back to their suburbian house.

It felt like I was born there. I liked it, as you like the place where you are born. No matter how ugly or crazy the place is, you are attached to it. You can sometimes hate it. But you are still attached to it in some way. All you can choose is : attached in what way.

A year later, when I started this blog, I realized that maybe, I actually liked the place because something blossomed there. In what started there. In saying his name, in the soft caress of his arms. Something blossomed in my voice.

When we were sitting there chating, the water in front of us and the noise of some wonky air con blower as a wind ersatz got both of us to think of seaside. That was far from enough for me to call that place la mer.

And I wanted him with me on the road away from la mère, out of the Sagrada Familia wall. I wanted him so much. Probably because I thought I could not make that journey by myself.

It turned out that all he wanted was someone on his coach when he gets back from work or when he watches football games. No matter how much I loved him, at some point I had to face the facts : this is not me.

That’s how I learned that the road away from la mère, out of the sagrada familia wall is each of us own way.

Still. I fooled myself into believing he would come with me the whole way.
It took me a while to accept that no mater how much I loved him, I could only let him go his own way.
And take my own steps.

Poser ma voie.

Now that he holds someone else in his arms, that thing in my voice, that other myself that was born there grew stronger.

Poser ma voix.

That voice is rooted in the moments of tenderness with him. In that stretch of road we walked together, away from la mère.

I will take care of that seed.
Water it with more love
and let it grow.

To keep that voice blowing.

Sirènes

Citation

*

l’engourdissement guette
j’entends les sirènes
elles appellent vers l’abime

j’entends les sirènes
l’alerte est donnée
elles disent vers où ne pas aller

pour rejoindre la rive
pour rejoindre la vie

nager
l’eau est glacée
nager
je suis fatiguée
nager
je ne veux plus y aller
nager

il y aura d’autres regards, d’autres baisers,
il y aura d’autres bras, d’autres mains,
il y aura d’autres voix, d’autres mots

l’hiver ne dure pas toujours

Looking ahead
* A propos de sirène: soit dit en passant que l’histoire de celle qui échange sa queue de poisson contre des jambes, pour plaire à l’homme qu’elle aime, et meurt parce qu’il en aime une autre est bien le discours le plus crétin – pour ne pas dire criminel – qu’on puisse proposer aux petites filles pour leur dire quelque chose de l’amour !
Que peut-on bien faire d’une telle histoire, sinon penser qu’il ne faut pas hésiter à se changer au point de se mutiler pour plaire à celui qu’on aime et qu’aimer sans être aimé de même en retour est passible de mort ?? 2 fév. 2013
Heureusement, il y a eu des mises à jour pour cette histoire.25 fév. 2013

Le mélancolique, l’Autre et le Père Noël
ft la petite fille aux allumettes

Point de vue

Manquer. Tu me manques. Quelqu’un me manque.
Quelqu’un. Cet autre qui cache l’Autre.

L’Autre qui est comme le père Noël: même quand on a bien compris qu’il n’existe pas, enfin, pas vraiment, pas comme on y a cru, on est parfois repris d’une irrépressible envie d’y croire encore, comme avant. Pour que rien ne change. Pour l’illusion de se sentir comblé et protégé, pour la sensation de chaleur qu’elle procure.

La petite fille d’Andersen craque des allumettes pour, dans la lueur éphémère qu’elles produisent, revoir sa mère décédée.

La peur du manque précipite le mélancolique dans les bras imaginaires d’un(e) Autre, cet(te) Autre qui comble et protège. Jusqu’à épuiser les allumettes, c’est-à-dire jusqu’à épuisement, par les effets combinés du coût psychique nécessaire à la construction et au maintien de cet imaginaire ainsi que de l’excès de jouissance qui en résulte.

Balloté dans le flux et le reflux d’un imaginaire puissant, le mélancolique est tour à tour porté par les flots délicieusement tièdes d’un monde parfait, puis violemment giflé par les vagues scélérates d’un surmoi cruel, dans lesquelles s’ébattent ses démons intimes.

Parfois, ça fini par racler au fond. ça racle là où ça touche le corps.
Pour faire face au manque qui émerge derrière un bricolage imaginaire en cours d’effondrement, et ne pas sombrer dans le néant, c’est le corps qui part au front de l’existence et se laisse envahir de sensations brutes. Le froid de l’hiver glace jusqu’aux os, le moindre bruit s’insinue jusqu’au point le plus sensible de chaque nerf. Le symbolique étant réduit à sa plus minimale expression, c’est le corps, envahi par les démons intérieurs – figurent imaginaires littéralement déchainées, puisque non tenues par le symbolique, qui permet de se sentir exister.

Jusqu’à ce que puisse advenir, la tristesse d’une perte. Manquer. Enfin !
Ainsi se tisse un filin vers le rivage du symbolique.

Dès lors, poussé par une peur salutaire de la mélancolie et de ce qu’elle coûte, en construction imaginaire et en excès de jouissance paralysante et mortifère, il s’agit de consolider ce filin et d’en faire une amarre qui puisse maintenir solidement relié, au filet salvateur du symbolique.

14 mai 2013Une fois les deux pieds bien ancrés sur le rivage du symbolique, les vagues de réel qui ne manquent pas de venir parfois nous rafraichir les idées sont bien suffisantes pour les nécessaires recalibrage qui évitent au symbolique de se déconnecter du réel.